Le présent article a pour objectif de faire une analyse de l’appui financier accordé par l’Etat aux collectivités locales du Mali, en vue de cibler les catégories de dépenses inclues dans le financement et observer leur appropriation par les bénéficiaires des services de l’éducation. Un échantillon de 20 communes basées dans cinq régions a été sélectionné, pour analyser la structure des allocations budgétaires de 2007 à 2012, en termes de catégories de dépenses et d’appropriation par les bénéficiaires directs et indirects. De même, la variation des effectifs d’apprenants, d’enseignants et du nombre d’établissements d’enseignement est analysée, afin de faire la lumière sur le lien avec l’évolution du budget. Il ressort de l’analyse qu’au moins 84 pour cent du financement va directement aux bénéficiaires indirects, à savoir les enseignants et le personnel de l’administration scolaire, tandis que seulement 16 pour cent reviennent aux apprenants et à leurs parents : les bénéficiaires directs : c’est là que se situe la contradiction qui suscite la présente publication. Pourquoi cette inégalité d’appropriation ? Quelles solutions envisager ? L’article tente d’introduire le débat sur la réduction de cette inégalité qui semble être un facteur déterminant pour l’atteinte des objectifs de l’Education Pour Tous (EPT). Quelques suggestions d’argumentation du plaidoyer auprès des décideurs sont faites. Enfin, la présente publication rappelle aux décideurs, la nécessité de prendre en compte le rythme de progression des effectifs d’apprenants, d’enseignants et du nombre d’établissements scolaires, dans le financement de l’éducation. Les collectivités locales peuvent orienter leurs efforts vers les catégories de dépenses en replis, afin de compléter les efforts entrepris par l’État à travers la loi des finances-le budget d’État.