Article 47p.
(Science Politique)
Puisque l’être humain est essentiellement politique et fondamentalement religieux, la connivence politique/religion devient constamment un danger pour toute République réputée laïque. Certes, disait Albert Camus, si l’Église est désormais dans l’État, cela signifie bien que l’État n’est plus dans l’Église. Pourtant, peut-être que les religions ne sont pas d’ici-bas; mais en attendant l’au-delà, elles vivent ici-bas. C’est dans cet esprit que la présente réflexion revisite les relations entre l’État camerounais et les religions au prisme du renouvellement de la mondialisation de la thématique démocratique en terme de rapport et d’apport : aussi, réalise-t-on aisément qu’en cette occurrence au Cameroun, il persiste une certaine ambiguïté des rapports entre Religion et État au fur et à mesure de l’exacerbation du discours des princes de l’Église sur les mécanismes de la gouvernance du pouvoir établi; ce qui devient normal dans un système en mutation ou l’Église doit cesser d’être l’alliée tacite ou déclarée de l’État pour remplir son rôle d’autorité morale et de sentinelle interpellatrice. Les rapports troubles issus d’une telle relation rendent en même temps très polémiques les apports des religions au processus démocratique; du moment où elles doivent se prononcer quand il y a un problème social, non seulement pour dénoncer et critiquer, mais aussi pour montrer la voie, encourager ou se réjouir.