maire
« La culture n'est pas un patrimoine qui gonfle au cours du temps.
(...) Les acquis du présent et du passé ne peuvent supporter
d'incompatibilité lorsqu'ils participent à un assemblage de longue
haleine, c'est pourquoi, on doit faire table rase d'une multitude
d'idées périmées, malgré toute la vénération portée à leur initiateurs
(...) Il convient d'abattre certaines constructions qui constituent
notre héritage culturel. Si confortable que puisse être le respectueux
conformisme, il est rarement de bon conseil, c'est souvent un oreiller
de paresse qui encourage à fermer les yeux sur les périls à venir »1
Il en est de la nature, comme il en est de l'histoire, personne ne
peut, à propos, quelle que soit la finesse de l'érudition manifestée,
prétendre dire ou avoir le dernier mot. Il faut pourtant oser penser,
oser bousculer les certitudes établies, pour susciter quelques pistes
nouvelles de réflexion. Cela s'impose, surtout dans le contexte
historique actuel qui, plus que les précédents, reste dominé par une
accélération incessante du temps, un temps pluriel, contradictoire,
dont certains disent qu'il est, tout simplement, celui de
l'introuvable humanité de l'homme. Tout porte à croire que l'homme se
voit ainsi trahi par sa propre intelligence. Ce ne sont pas des faits
qui manqueraient pour conforter un tel pessimisme, pour penser cette
montée perdurante de l'insignifiance.