Loin de la nippophobie galopante actuelle. Loin de l'afro-pessimisme
fonctionnel au nom de la proximité culturelle avec les pays frères de
l'Europe de l'Est. Loin cette africanophobie utilitaire qui proclame :
le Kosovo plutôt que le Togo ou le Congo, l'Azerbaïdjan plutôt
qu'Abidjan, le Kurdistan plutôt que le Soudan, la Roumanie ou
l'Albanie plutôt que la Tanzanie, la Bulgarie plutôt que l'Algérie,
L'Afrique en kimono sonne le glas des mystifications confortables et
séculaires sur le développement et des discours convenus sur la
faillite du Continent africain. À l'heure des bilans du siècle, le
moment est venu de remettre certaines idées à l'endroit. Alors
banzaï : l'Afrique à la japonaise et Madagascar, la Grande Île de
l'Océan Indien à l'ère du sabre ! Thèse iconoclaste qui n'est qu'un
retour au feu des origines. Ce livre original et brillant exhume les
articles prophétiques de Ravelojoana, le fondateur du nationalisme
moderne malgache faisant l'éloge dès 1913 de la Révolution Meiji de
1868, de l'empire du Soleil Levant et du modèle japonais de développe-
ment. Ces documents troublants et fascinants d'une valeur historique
exceptionnelle pulvérisent les idées reçues... Sortir de la
dictature ? Sortir du communisme ? Vaut mieux par le haut que par le
bas : par le sommet du mont Fuji-Yama, par le Japon ! Et peu importe
que le Japon soit la grande blessure narcissique de l'Occident. Car ce
qui compte, c'est l'universalisme intégral. Adieu la Modernité
Polaroid !... Livre manifeste de la première génération
post-coloniale, document d'intervention, bref essai de réflexion
stratégique et peut-être même un livre prophétique pour l'an 2000 :
L'Afrique en kimono. Mais comment dit-on L'Afrique en kimono en
japonais : Afrika o kita kimono. La fin du protocole compassionnel.