La plupart des Etats africains postcoloniaux étant des Etats sans
Nation, l'effort des dirigeants après l'indépendance a consisté à
forger une nation et une conscience nationale. Les Partis uniques
furent à ce titre le socle sur lequel devait se bâtir la construction
nationale. Au lieu d'être le vecteur du développement national, les
Partis uniques ont plutôt contribué à l'érection des souverains
tout-puissants dont l'aura tirait son origine de la personnalisation
du pouvoir.
Les élites africaines, elles, au lieu de croître les ressources
trouvées dans la caisse de l'Etat, ont procédé à la prédation et ont
développé des réseaux de clientélisme, de népotisme, de tribalisme
dans le fonctionnement de l'Etat.
L'éventail des contributions contenues ici pose en toile de fond la
problématique du secteur public, de sa conception et de son rôle en
matière de développement en Afrique, la nécessité de reformer
l'Administration publique africaine ayant toujours été le leitmotiv
des dirigeants politiques et chercheurs en sciences sociales. Cet
impératif trouve son explication du fait que les sociétés
traditionnelles africaines n'ont pas connu l'Administration du moins
dans le sens wébérien du terme et que l'Administration africaine
actuelle est un produit de la colonisation.