Les Africains ont un véritable culte pour leurs ancêtres qui, dans la
conception africaine de l'univers, continuent à maintenir des liens
avec les vivants, à les guider et à les protéger. Aussi est-il
important d'affirmer qu'en Afrique, « les morts ne sont pas morts »,
pour reprendre l'excellente formule du conteur sénégalais, Birago Diop
(1). Mais les Africains n'attendent pas que leurs aînés ou vieux
meurent avant de les vénérer. Ils respectent les vieux de leur
communauté, qu'ils considèrent comme de véritables ancêtres en
puissance. Autrefois un homme de soixante-dix ans était admis de plein
droit au conseil des anciens. A ce titre seulement on lui témoignait
beaucoup d'égards. Les choses n'ont pas sensiblement changé si bien
que, même dans les grandes villes africaines d'aujourd'hui, les
voisins traitent encore les vieux de leurs quartiers avec déférence.
Bien évidemment ce ne sont pas seulement les ancêtres et les vieux qui
sont honorés par les Africains. Dans la société africaine on traite
avec révérence tous ceux qui font preuve d'un courage exceptionnel
tels que les combattants courageux, les chasseurs téméraires ou bien
ceux qui font montre d'un grand talent de virtuose.