La porte d'entrée était entrouverte et, pressée d'échapper à la pluie,
j'ai posé le vélo contre un mur, puis ai couru pour me réfugier dans
mon salon. Et sur quoi suis-je tombée à votre avis? Mon mari en pleins
ébats sexuels avec ma bonne, âgée d'à peine quinze ans, dans mon
canapé! Dagobert étant docker, a des horaires flexibles; et
normalement, il devait se trouver au Port autonome de Cotonou, à faire
des déchargements. Les deux amants étaient tellement transportés
ailleurs qu'ils n'avaient même pas remarqué ma présence. Choquée, je
sortis chercher un seau d'eau que je versai sur les traîtres enlacés.
Ils se détachèrent précipitamment, ébaubis, outrés, évidemment en
tenue d'Eve pour l'une et d'Adam pour l'autre. Loin d'avoir honte de
leur trahison et de faire profil bas, ils se sont jetés sur moi avec
une hargne mortelle. Un pur régal que ces quatre nouvelles, ces récits
de vie où « ambianceurs » sont continuellement aux prises avec « Nanas
benz » et « vagins invendus ». Les violences conjugales, thème commun
à tous les textes, sont ici abordées sous diverses facettes, avec des
intrigues que seule l'auteure du Plat qui se mange froid sait en
tisser. On y retrouve ses légendaires commissaires Aza et Baroué.