L'enseignement supérieur en Afrique en générale - et en Afrique
francophone en particulier a connu une forte expansion en termes
d'effectifs des étudiants et du nombre de structures depuis son
avènement. Trois grands moments marquent son évolution, tant du point
de vue de ses objectifs que de son orientation stratégique. Il s'agit
de l'ère des universités coloniales, celles instituées par le colon;
de celle des universités de l'indépendance, celles qui devaient
affirmer la souveraineté nationale au lendemain des indépendances à
travers la nationalisation, voire l'autonomisation du champ
académique, et enfin celle des universités du développement dont le
contenu, défini par les dirigeants nationaux, est censé correspondre
aux exigences du développement. La rupture des grands équilibres
macroéconomiques des années 80 a engendré la crise et la fin du
développement du secteur éducatif. Cette crise multiforme qui concerne
à la fois la pertinence, la qualité, la gestion et le financement de
l'enseignement supérieur a engendré ces deux dernières décennies la
dégradation des infrastructures et du milieu d'apprentissage, mais
aussi l'exode continu des cerveaux, le déclin de la recherche et
l'amplification des conflits entre étudiants, syndicats des personnels
et l'administration de l'enseignement supérieur. Cette étude contribue
à la réflexion que nécessitent les nouvelles formes d'exigences qui
remettent en cause les performances des universités africaines dès
lors que celles-ci influencent autant le marché du travail que
l'évolution des connaissances.