Cet ouvrage étudie la stratégie canadienne d'aide au développement
international qu'il replace dans son contexte, celui de l'évolution du
système mondial. La crise structurelle que traverse ce système n'est
pas étrangère à la mise au point récente de stratégies de
restructuration fondées sur un double processus d'internationalisme
accrue du capital et d'approfondissement de la division internationale
du travail. Cette restructuration s'effectue au détriment des intérêts
des classes dominées du Nord, comme du Sud. Le cas de l'aide
canadienne est analysé dans ce contexte. L'analyse minutieuse de
Monique Dupuis montre que l'aide canadienne sert avant tout les
« intérêts nationaux » du Canada, tels que les définissent les
fractions dominantes de la bourgeoisie canadienne. Elle agit à la fois
comme élément du processus d'internationalisation du capital canadien
et comme élément d'une stratégie globale de restructuration du système
international. L'auteure tente de définir un concept de
« développement réel », reposant sur une transformation des rapports
de pouvoir. Elle ne préconise donc pas une réforme de l'aide publique
internationale, mais une démocratisation accrue des sociétés du Nord
comme du Sud, et la mise en oeuvre de moyens appropriés pour la
réaliser, comme l'éducation politique et la solidarité.