Au nombre des caractéristiques culturelles de l'Afrique noire
traditionnelle, se rangent en bonne et due place les faits de parenté.
Présents à travers tous les faits sociaux et accusant une extrême
complexité, les faits de parenté en Afrique noire n'ont jamais cessé
d'attirer les chercheurs les plus nombreux, dans la mesure où ils ont
toujours pensé que c'est à travers eux que l'on peut lire en premier
lieu et le plus profondément l'âme africaine. Dans les études qu'ils
font de cette réalité africaine, ces chercheurs montrent bien que
chacune des nombreuses structures qu'elle comporte a de l'intérêt pour
ce qui est de révéler quelque chose de la culture africaine. C'est mu
par cette idée que l'auteur de ce petit travail a entrepris l'étude de
cette structure de la parenté africaine qu'est l'avunculat.
L'avunculat se définit comme cette constellation des relations très
particulières qui, au sein de l'immense réseau des rapports existant
dans les sociétés où il se rencontre, gouvernent les comportements
entre le frère de la mère et les fils de la soeur. L'avunculat est
présent dans de nombreuses sociétés à travers le monde, et l'auteur a
essayé de le montrer et d'indiquer les principaux traits qu'il revêt
partout. Mais toujours est-il qu'il s'est appesanti sur l'étude de
l'avunculat chez les Beti, une des tribus du centre-sud du Cameroun,
l'une des raisons pour cela, étant que Beti lui-même, il pouvait
étudier les choses dans le détail. De nombreuses structures de parenté
en Afrique noire et chez les Beti ont été, comme nous l'avons dit plus
haut étudiées par beaucoup de chercheurs; et il est même des thèmes
particuliers qui ont été pris d'assaut par un certain nombre d'entre
eux. Il n'en est pas ainsi toutefois pour l'avunculat. Le thème ne se
rencontre que comme une évocation à l'occasion des études que beaucoup
font sur la famille. Ce travail a donc incontestablement l'allure
d'une oeuvre de pionnier. On comprend donc qu'il puisse comporter des
insuffisances et quelques autres défauts que le lecteur notera et
excusera.