Livrel (ePUB, HTML, Tatouage) 54p.
(Grands classiques africains)
ISBN: 978-2-37015-612-9
Dédié d'emblée aux « éprouvés du monde », ce recueil de poèmes fait en
même temps d'eux les points brillants vers lesquels le regard et le
dire se dirigent énergiquement. Tout part de Bouaké, la
« ville-refuge ». Les images, les apparences et les mots s'édifient ou
se déclinent parce que la poésie sourd là où le poète esquisse d'abord
une approche des couleurs et des sons qui entourent les hommes et les
femmes de sa « ville-nourrice ». Au moment où, dans l'intermittence
qui lui a permis de s'affirmer, la parole commence à devenir
exploratrice, elle prend ses distances par rapport au cours familier
du lieu natal. Plus rien n'est voilé. Des hommes aux ventres vides
surgissent dans la rue et dans les poèmes. Ces hommes qui « sont des
milliers » vivent dans une douleur et une exaltation fulgurantes.
Tentant de mettre un terme à mille désastres, ces mêmes hommes
préparent la renaissance d'un futur qui semblait exsangue. Quelque
part en Afrique, quelques-uns de ces hommes s'appellent Steve Biko ou
Benjamin Moloïse. Ailleurs, toujours en Afrique, ils portent ces mêmes
noms - ou d'autres encore. C'est aussi en faisant de ces noms de
véritables repères que le rythme de ces poèmes se fragmente puis se
propulse en avant : l'exigence d'écrire et de décrire excède ainsi
tout ce qui annihile l'homme.