Bien que l'imagerie populaire ait tendance à réduire le pouvoir à sa
seule composante politique, ne serait-il pas plus judicieux de le
diviser en trois volets (politico-administratif, technico-économique,
socioculturel) et le décoder à l'aune de la grille actancielle de
Greimas (sujet-héros, destinateur, destinataire, objet valeur,
adjuvant-forces bénéfiques, opposant-traitre) ? Et, pour ce qui est
des médias, au lieu de s'en tenir à l'acception courante (presse
écrite, radiodiffusion, télévision, multimédia n'y aurait-il pas lieu
d'envisager une typologie plus large basée sur le mode de transmission
des messages ? Par ailleurs, comment le détenteur d'un pouvoir
devrait-il se servir efficacement d'un ou plusieurs médias pour
optimiser sa crédibilité ou son image et accroître l'efficience de son
message ? En outre, dans le cadre du pouvoir socioculturel, quels sont
celles et ceux qui, au Cameroun, ont produit des idées, des rythmes et
des formes (femmes et hommes de lettres, essayistes, créateurs
audio-visuels, musiciens traditionnels et modernes, peintres,
sculpteurs, modélistes, etc.) ? Qu'en est-il, plus particulièrement,
du pouvoir médiatique ? Enfin, suffit-il de vouloir pour savoir et
pouvoir communiquer ? A toutes ces questions aiguës, Jacques Fame
Ndongo répond avec clarté et pertinence, à travers un ouvrage à la
fois théorique et didactique qui fera date, sans nul doute, dans le
cheminement de la réflexion contemporaine sur l'interaction entre
médias et pouvoirs.