Les textes contenus dans ce volume constituent le butin du voyage de la liberté. Non pas le voyage des luttes amères, bien que l'auteur puisse justifier d'une expérience historique amère s'agissant de son destin personnel. Ils expriment la libre collaboration qu'il a donnée à tant de journaux. Toutes ces expériences, tirées de la vie quotidienne, qu'il a effectivement reçues, lui ont permis de brosser des croquis dont le caractère pourra, ici ou là, sembler disparate, dispersé, sans liens entre eux. En fait, il s'agit d'une diversité des scènes qui amuse et éveille l'attention. Seuls les lecteurs inattentifs s'arrêteront à la diversité. Il y a, au fond de ce livre, une sensibilité constante, portée par une ironie, un humour non moins mordants. Célestin Lingo, depuis sa jeunesse, a fait un choix désormais permanent et qui honore sa personnalité. Il a choisi le petit peuple souffrant. Il a choisi le peuple noir souffrant. Ses analyses, malgré le recul du temps, gardent encore toute leur pertinence. C'est en 1960, l'année du grand coup d'envoi des indépendances africaines, que Célestin Lingo entre en journalisme comme on entre en sacerdoce : par vocation. Il circule pour sa formation à travers les établissements scolaires- foyers dont se réclament, aujourd'hui, la plupart de nos meilleurs journalistes :Petit Séminaire de Me long, Lycée Leclerc de Yaoundé, Collège Libermann de Douala, l'École Supérieure de Journalisme de Lille, etc. En janvier1966, il revient à « L'ESSOR DES JEUNES », un journal populaire fondé en 1960par Mgr Albert Ndongmo. Son excès de finesse lui vaut un long internement administratif en 1970 à Mantoum, l'un de ces centres de triste mémoire au Cameroun. Sorti de cette géhenne en mai 1975, il poursuit sa carrière professionnelle en Côte-d'Ivoire, de 1976 à 1984,notamment à la revue interafricaine AGRIPROMO, puis au quotidien FRATERNITE-MATIN, et à l'hebdomadaire IVOIRE-DIMANCHE (ID)- En 1984,il regagne le Cameroun par le quotidien CAMERDON TRIBUNE où il anime une chronique du samedi « Feuille au Vent », nom repris de son ancien journal L'ESSOR DES JEUNES. Depuis 1990, il est chroniqueur au MESSAGER.