Cet article fait une analyse critique de l’aide destinée au financement des OMD. Il montre les incertitudes liées à la grande poussée financière promise en 2005 destinée à l’Afrique subsaharienne pour rattraper le retard dans le financement des objectifs du millénaire. Non seulement cette promesse n’est pas tenue, mais aussi les progrès dans la réalisation des OMD ont été insuffisants. L’article pointe les limites des stratégies de réduction de la pauvreté qui sont subordonnées aux objectifs prioritaires des donateurs : assainissements financiers, bonne gouvernance et institutions crédibles. Elles ne sont pas des stratégies de développement, mais la façon de dépenser l’argent des donateurs. Le big push en aide du type plan Marshall ne peut pas, à cause des limites aux capacités d’absorption des pays africains, insuffler une dynamique nécessaire permettant de transformer les cercles vicieux du sous-développement en sentiers vertueux de croissance durable. La fin de la pauvreté passe par des efforts pour transformer les structures économiques africaines grâce à un processus d’industrialisation au sein des communautés d’intégration régionale. Ce développement animé par les structures privées et soutenu par les pouvoirs publics par l’entremise des stratégies efficaces et de long terme serait en mesure de créer les conditions pour sortir définitivement l’Afrique subsaharienne de sa dépendance alimentaire, commerciale et de sa marginalisation à l’échelle mondiale.