Chaque enfant qu'on enseigne à l'école est un homme qu'on gagne disait V. Hugo. Et si cet enfant qu'on enseigne refuse d'être gagné, qu'adviendra- t-il de lui et de celui qui est supposé le gagner ? Question paradoxale à première vue mais très capitale pour cerner avec exactitude des insolites qui se passent dans le milieu scolaire. L'auteur nous plonge dans l'univers des adolescents qui peuplent les lycées à la conquête de la connaissance sans laquelle l'on est moins humain et plus animal. À travers son personnage Nouma, un élève pas comme les autres comme le titre l'indique, l'auteur peint le calvaire des enseignants qui se heurtent dans leur mission d'éducation et de transmission de connaissance à des élèves sans scrupule et ignorant la raison de leur présence dans ce milieu éducatif. Nouma est l'archétype de l'enfant raté, de l'échec de la famille à assurer l'éducation de l'enfant qui est récupéré et déformé par la rue, la mauvaise compagnie. L'échec de cette éducation fait de l'enfant un monstre, un danger pour ses seconds parents que sont les enseignants qu'il n'hésite pas à ôter la vie en cas de situation extrême. Mais l'auteur ne jette pas l'éponge seulement sur ce dernier, l'enseignant est aussi indexé car parfois irresponsable, il met l'avenir des élèves, de la jeunesse en danger. C'est autour de l'ambiance tendu et détendu, sombre et sobre, complexe et relaxe entre apprenant et enseignant, sans oublier les acteurs distants que sont les parents, que se noue l'intrigue de ce récit.