Certains intellectuels pensent que c'est par une éducation fondée sur la conservation du culturellement en soi que l'Afrique qui fait face, aujourd'hui plus qu'hier, à l'invasion de modes de vie étrangers peut réussir sa décolonisation culturelle. Mais cette éducation doit être apte à donner des réponses aux problèmes existentiels de notre époque, au risque d'être vouée à l'échec. Interrogeant les mondes circumméditéranéens qui eurent à léguer à l'Occident sa culture actuelle, l'auteur de cet essai constate que toute culture se nourrit de celles qui l'ont précédée ou avec lesquelles elle commerce. Il jauge ensuite, à partir du microcosme béninois, les chances de conservation du culturellement en soi de l'Afrique en la comparant à la Rome antique qui avait plus de divinités que de citoyens, qui était plus religieuse que les dieux eux-mêmes et qui disposait d'importantes armes de vertus familiales, paysannes et traditionnelles ancrées dans des croyances et des pratiques religieuses codifiées et ritualisées.