Livrel (ePUB, HTML, Tatouage) 212p.
(Recherches africaines)
ISBN: 978-2-37918-288-4
Quel honneur d'avoir le privilège de lire ce beau livre et de livrer spontanément mes impressions au lecteur qui aura le bonheur de l'acquérir ! Ces pages sont une véritable plaidoirie en faveur des laissés-pour-compte, des oubliés de la société, des méprisés et marginalisés, des damnés. S'il y est surtout question des filles du Carrefour de la joie, sont à mettre dans le même lot les malades graves, sidéens et autres, abandonnés à eux-mêmes dans les hôpitaux, chez eux ou tout simplement dans la rue, exposés à toutes sortes d'intempéries, les prisonniers, les étrangers sans ressources ni repères, les orphelins, les enfants de la rue, condamnés à l'avance sans procès, comme de vulgaires délinquants. Ce monde, dans lequel nous promène Baba Claude, représente une population plus nombreuse qu'on n'y pense. Il s'agit surtout des jeunes qui sont à plaindre qu'à condamner. D'ailleurs, qui sommes-nous pour juger les enfants de Dieu, nous qui ne sommes pas sûrs d'être plus saints qu'eux ? Il y a de fortes chances que ces personnes apparemment destinées à l'enfer empruntent le raccourci du « bon larron » et nous précèdent au Royaume de Dieu (cf. Mt 21, 31). La prière de Jésus sur la croix les concerne bel et bien : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (cf. Lc 23, 34). Effectivement, beaucoup de nos sours abandonnées au Carrefour de la joie considèrent leur activité comme une profession normale, qu'elles exercent en toute bonne conscience. Ne perdons jamais de vue que Jésus est « venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10), qu'il est venu pour les malades et les pécheurs, et non pour les bien-portants. Pour sauver une personne menacée de noyade, il faut soi-même se jeter dans l'eau. C'est ce que fait Baba Claude, qui opte pour un apostolat de proximité, au lieu d'un apostolat bourgeois, distant et théorique. En nous faisant part de son expérience, que veut-il prouver et que cherche-t-il à obtenir ?(…)