La publication du Livret vert du CODESRIA intitulé Études par les
femmes et études des femmes en Afrique durant les années 1990 survient
à un moment où, partout en Afrique, on assiste à un regain d'intérêt
pour les études de genre et féminines. Amina Mama vient de rédiger un
document qui embrasse trois domaines majeurs de la littérature : la
recherche, l'enseignement et le militantisme en Afrique et sur
l'Afrique, après une introduction qui replace les études féminines
africaines dans le contexte du féminisme international, en tenant
compte des situations régionales, politiques et institutionnelles, la
première partie fait le point des publications récentes dans le
domaine général de l'État et de la politique, de la période
pré-coloniale à nos jours. La deuxième partie passe en revue toute une
gamme de textes regroupés sous la rubrique études culturelles, en
particulier les études de femmes et dynamiques de genre dans les
domaines de la religion et de la sexualité, ainsi que la recherche
innovatrice d'expression féminine très prisées par le mouvement
féminin, souvent connue sous le vocable anglo-saxon fabriqué de «
Herstories » (ou l'histoire selon la femme). La troisième partie est
consacrée à une revue de la littérature historique et contemporaine
sur tous les aspects de l'implication des femmes dans les différentes
sphères, du travail et de l'économie. Pour terminer, l'auteur remet en
question la relation entre les études féminines et le mouvement des
femmes en Afrique, mettant ainsi en exergue l'importance de développer
une tradition intellectuelle militante dans laquelle les études
féminines africaines nées des préoccupations du mouvement des femmes,
s'orienteraient vers la transformation positive des rapports sociaux
de sexe en Afrique.