L'ouvrage collectif proposé ici, par les équipes du Forum du Tiers
Monde et le Laboratoire Genre et Recherche Scientifique de
l'Université Cheikh Anta Diop, fait le point des luttes des femmes en
Afrique et dans le monde arabe. C'est un point de départ
incontournable pour donner à la lutte des peuples pour leur
émancipation toute l'ampleur qui lui est nécessaire pour « changer le
monde ». Les femmes sont dans un mouvement de contestation qui
illustre bien les capacités de changement qu'elles sont capables de
véhiculer en obligeant la société à reconnaître leurs spécificités
féminines. Leurs revendications sont nombreuses; elles touchent tous
les domaines de la vie publique et privée et procède d'une démarche
collective. En ce sens, la portée de leur mouvement excède largement
leur petit nombre. Peu importe les contradictions que peuvent
engendrer ces changements radicaux voulus par ces féministes;
l'essentiel est d'imprimer, dans la vérité des rapports sociaux, leurs
valeurs qui leur ont permis jusqu'à présent, indépendamment des
positions sociétales qu'elles occupent, de tisser des réseaux de
solidarité et d'être présentes dans la Société Civile. Dans les
décennies à venir, le féminisme permettra certainement de jeter de
nouveaux éclairages non seulement sur le sujet qui l'occupe en
premier; les relations entre les sexes, mais aussi sur la plupart des
questions d'actualité dans lesquelles les déséquilibres du pouvoir
jouent un rôle important. Mais quelle que soit la stratégie choisie,
les féministes ont besoin d'alliés et d'appuis si elles ont pour
objectif d'améliorer, voire de modifier, la pensée et la méthode
politico-économique du moment.