Livrel (PDF, ePUB, HTML, Tatouage) 206p.
(Alter développement)
ISBN: 978-2-37015-489-7
La question paysanne et le capitalisme est le deuxième volume de la
nouvelle collection Anthropos - I.D.E.P. dirigée par Samir Amin. La
soumission de l'agriculture au mode de production capitaliste, fondée
sur la relative régression du capitalisme agraire et sur l'essor de la
petite production paysanne, est à l'échelle mondiale un phénomène très
récent, marquant notamment l'évolution agricole dans le XXème
siècle.Samir Amin analyse dans ce volume le problème des alliances de
classe, ainsi que celui du statut social des paysans indépendants,
producteurs de marchandises. Il fait apparaître l'importance de
l'alliance de classe nouée entre les capitalistes industriels et les
gros propriétaires fonciers dans la redistribution de la plus-value et
dans la formation de la rente foncière. Mais, démontrant le caractère
formel de la petite propriété paysanne contemporaine, il conclut que
le petit paysan actuel devrait être considéré comme un prolétaire à
domicile. La logique du système capitaliste d'ensemble l'emporte, en
effet, sur la rationalité agricole capitaliste et le système
capitaliste obtient de l'agriculture organisée selon la formule
familiale un surtravail social très supérieur à celui qui découlerait
d'une agriculture fondée sur la rationalité de l'entreprise agricole
capitaliste.Kostas Vergopoulos, partant des écrits de Malthus,
Ricardo, Marx et Lénine sur la rente foncière, fait apparaître, dans
ce livre, les procédés « d'accumulation primitive » auxquels le
capitalisme industriel fit appel, vers la fin du XIXème et le début du
XXème siècle. La diversification du champ agricole par rapport au
champ du M.P.C. permet, non seulement de parler de l'agriculture
contemporaine comme d'un « capitalisme sans capitalistes » (les vrais
capitalistes de la production agricole lui sont « extérieurs » : le
capital banquier et commercial, les complexes agro-industriels et
l'État), mais aussi de comprendre le caractère nécessaire des
difformités qui apparaissent sur le corps social du capital. C'est
dans ce sens que le capitalisme devrait être considéré comme un
système par définition inégal, irrégulier et difforme.