La conception Dunlopienne des systèmes de relations professionnelles
pose au moins deux types de problème. La restriction des acteurs au
gouvernement, aux employeurs, et aux syndicats semblent à priori plus
correspondre à la réalité des pays industrialisés qu'à celle des pays
pauvres (africains en l'occurrence). En effet, dans les premiers, le
niveau relativement élevé d'organisation de la société civile,
l'importance numérique de la classe ouvrière, et
l'institutionnalisation des relations professionnelles qui fait des
syndicats les principaux interlocuteurs des employeurs et du
gouvernement, permettent une identification restrictive des acteurs et
de leur rôle. Par contre, les spécialistes en « relations
professionnelles africaines » ont souvent parlé de mouvements ouvriers
africains par opposition au mouvement syndical, dans la mesure où
l'action des travailleurs organisés bénéficie fréquemment de la
solidarité des communautés et des composantes d'un secteur informel
très développé. Le deuxième type de problème concerne le contexte.
Dans tout système de relations professionnelles, les trois éléments du
contexte s'influencent réciproquement avec plus ou moins d'intensité.
La difficulté consiste à déterminer à partir de quel moment il est
possible de conclure qu'un élément du contexte a plus d'impact que les
autres sur les procédures d'établissement des règles et lois. Il
semble logique de dire que pour chaque période, l'élément le plus
influent du contexte est celui auquel les acteurs se réfèrent pour
maintenir ou changer les procédures d'établissement