Longtemps vu comme un pays stable, la Côte d'ivoire a connu de
septembre 2002 à mai 2011, une grave crise politico-militaire qui a
entraîné la partition de son territoire. La question identitaire,
soulevée par l'une des parties au conflit lors des accords de
Marcoussis et entériné par les accords postérieurs, a eu pour solution
l'initiative d'un processus d'identification. Toutefois, ce processus
d'identification est source de nombreuses violences. La presse dans
son ensemble a fait état de plusieurs morts et blessés dans plusieurs
villes du pays. Au-delà d'une opposition de forme sur ces audiences
foraines, il semble se jouer entre les protagonistes du conflit, une
opposition de fond sur la définition de l'identité nationale en Côte
d'ivoire. Il s'agit de dire qui est Ivoirien et qui ne l'est pas. Pour
les uns, la définition de l'identité nationale doit s'en tenir aux
dispositions telles que définies dans le Code de la nationalité. Les
autres, quant à eux, sont favorables à une définition plus « ouverte »
de la nationalité. Cette recherche s'intéresse ainsi à cette question
récurrente dans l'espace politique ivoirien depuis son ouverture
démocratique en 1990.