Livrel (ePUB, HTML, Tatouage) 369p.
(Essai)
ISBN: 978-2-37015-633-4
Le discours sur la corruption a pour référent une pratique constante,
généralement décriée par tous, même par ceux qui se plaisent à
l'effectuer dans l'ombre. Elle constitue pour l'homme une expérience
ambiguë : elle est douloureuse ou agréable selon que le sujet la subit
ou selon qu'il l'éprouve à son avantage. Cette ambiguïté traduit le
défaut d'universalité, non du fait, mais du principe de la
corruption : dans son fait, la corruption se pratique dans le temps et
dans l'espace. Mais elle est en principe condamnée par tous. La
corruption n'a même pas de principe. Elle n'est déductible d'aucun
principe. Elle ne se tire d'aucune exigence rationnelle, civile ou
morale, car elle contredit tout principe. C'est pourquoi elle est
l'ailleurs de la raison, du droit et de la morale. Etant donné qu'elle
est l'antithèse du principe, rien ne garantit en principe son
universalité. D'où son existence ambiguë : elle n'existe que dans le
discrédit. Même ceux qui la pratiquent coutumièrement la discréditent
officiellement et l'éprouvent douloureusement lorsqu'ils en pâtissent
personnellement.