Livrel (ePUB, HTML, Tatouage) 107p.
(Romans d'Afrique)
ISBN: 978-2-37015-592-4
« Sauver de l'oubli une partie de notre riche patrimoine ». Le
patrimoine en question concerne le foisonnement historique de
l'imposant empire du Mali dont les étapes successives, depuis en gros
le IIe siècle, constituent le tissu culturel do l'actuel Mali. Et le
Khasso, dont il est question dans ce récit, est une des étapes
marquantes du long processus historique malien. Le récit découpe dans
ce long processus, une tranche précise qu'il inscrit dans un contexte
social et sociologique déterminé. Il se déroule en quatre parties
inégales : les trois premières sont consacrées au personnage principal
Mèya, qui donne son nom au titre du récit lui-même. Tandis que la
quatrième partie décrit plus spécifiquement des pratiques à l'origine
du tissu culturel même des habitants du Khasso. Mèya Koité, dite Diali
Mèya est la fille de Diali-Moussa, le doyen des griots . Au cours
d'une des cérémonies consacrées à la gloire du Roi Dioukha-Sambala,
elle fait la connaissance de Séran Kanouté, batteur de tam-tam,
originaire d'un pays voisin. L'attraction est consécutive à un coup de
foudre. Du cou « l'amour, cette passion indomptable, s'empare aussitôt
des cours » Par ailleurs, l'attraction est décrite comme provoquée par
une sorte de fatalité : en effet il s'agit de deux individus
« excellents », dans le sens qu'ils excellent chacun dans sa
spécialité et dans sa spécificité. Mèya « excelle » dans la beauté,
alors que Séran « excelle » dans l'art du tam-tam. Comme si la pureté
du son que dégage le tam-tam épousait, par « excellence » la pureté
des traits physiques du corps. En même temps, la rencontre est
inscrite dans un contexte social et quotidien où est restituée toute
l'épaisseur du vécu des gens du Khasso. Progressivement, on voit
comment le contexte dicte à Seran la conduite à adopter lorsqu'il
s'agira de demander la main de Mèya. Le mariage se fera suivant les
pratiques du Khasso. Et l'auteur nous dit tout sur la vie conjugale
des nouveaux mariés. Mais bientôt l'armée d'El Hadj Oumar, en digne
successeur des grands conquérants du 16e siècle malien attaque Médine
et craignant la réduction à l'esclavage, Séran s'enfuit et abandonne
sa femme Mèya qui par patriotisme soutenait les siens contre
l'envahisseur. Trop courageuse pour sombrer dans le désespoir après la
fuite de son mari, acte inscrit dans la fatalité de leur rencontre,
elle constitue en « amazones » un groupe de jeunes filles qu'elle mène
au combat et aux tâches ménagères pendant le siège. Blessée au front
(c'est-à-dire sur le champ de bataille) elle est sauvée par Aliou son
cousin, qu'elle finira par épouser en secondes noces. On assiste alors
à la libération de Médine, suivie d'une période de bonheur pour les
nouveaux mariés. Une fois le calme revenu, les habitants de Khasso
peuvent à présent vivre au quotidien en s'adonnant à leurs pratiques
usuelles concernant notamment le rituel des circoncisions qui apparaît
comme une des pratiques essentielles du patrimoine culturel du Khasso.