Les poussées anti-classiques du romantisme naissaient de toute part
depuis le début du XlXè siècle avant d'être rassemblées par Victor
Hugo et ordonnées dans la préface de sa pièce CROMWELL. Cette mise en
cohésion fit prendre conscience d'une réalité latente qui passa alors
à une existence plus concrète pour à la fois inspirer les ouvres et
devenir elle-même un sujet d'étude. La Négritude arrivera de la même
manière. Après les premières ouvres d'imitation des maîtres blancs,
commenceront à poindre ici et là des originalités compositionnelles,
stylistiques et thématiques nègres que Léopold Sédar Senghor
regroupera en 1948 sous le titre révélateur d'ANTHOLOGIE DE LA
NOUVELLE POÉSIE NÈGRE. Jean Paul Sartre qui sentait bien la réalité
nouvelle va la faire émerger par une description très précise qui
servira de détonateur à la Négritude. Les exemples ci-dessus montrent
que les théoriciens sont des esprits de synthèse et non des
législateurs ou des prophètes. Ils ont l'aptitude (le don?) à déceler,
sous des expériences éparses, le principe fédérateur latent qui les
secrète. Ils donnent un nom à cette virtualité et l'amènent à
l'existence: Ils comblent les vides conceptuels et fécondent le tout
de leur propre génie. La NOLICA est de semblable naissance.
FCFA