Qu'est-il advenu des « richesses » tant vantées du Congo ? Plus
précisément, qui a bénéficié du capital accumulé par l'industrie
coloniale ? Comment se fait-il que l'économie zaïroise soit restée une
économie sous-développée alors que l'économie belge, elle, a
prospéré ? Le triomphe actuel des multinationales, avec à leur tête le
Fonds monétaire international et la Banque mondiale, aurait été
préparé en fait, par les mécanismes mis en place au temps de la
colonisation. Il faudrait seulement substituer « l'ajustement
structurel » à la « pacification » coloniale. En jetant un regard
nouveau sur l'histoire économique du Zaïre qui remet en question le
« savoir-faire colonial » et propose une interprétation enracinée dans
le vécu populaire, J. Depelchin nous offre une contribution importante
à l'historiographie africaine. Inciter d'autres chercheurs à
s'intéresser aussi aux formes prises par les analyses du passé
colonial, telle est l'ambition de l'auteur. Ce livre s'appuie sur une
documentation riche et variée. J. Depelchin s'emploie à remettre en
question les modalités de fonctionnement de l'interprétation
historique, tout en procédant à une analyse minutieuse de l'impact des
sociétés anonymes belges sur l'économie du Congo/Zaïre.