La crise s'exprime par un excédent de capitaux qui ne trouvent plus de
débouchés suffisants dans l'investissement productif, et la gestion de
la crise consiste alors à leur trouver d'autres débouchés pour éviter
leur dévalorisation. Les pouvoirs se préoccupent exclusivement de
cette gestion à court terme. Au plan mondial, l'instrumentalisation
des institutions de Bretton Woods par la mise en ouvre des programmes
dits d'ajustement structurel imposés aux pays du Sud et de l'Est doit
être lue dans ce cadre. Ces programmes ne méritent donc pas leur nom :
il s'agit de politiques conjoncturelles de gestion de la crise qui
enferment dans une spirale régressive et rendent impossibles les
transformations structurelles qui conditionnent l'expansion
ultérieure. En contrepoint, la relance du développement doit être
pensée comme un projet sociétaire qui n'est pas le produit naturel de
la gestion et de l'expansion des marchés, mais le résultat de
transformations structurelles considérées dans toutes leurs
dimensions. Cet ouvrage réunit les textes présentés par le Forum du
Tiers-Monde (Dakar) à la conférence des associations populaires tenue
à Madrid en octobre 1994 à l'occasion du cinquantième anniversaire des
institutions de Bretton-Woods. Ce projet a bénéficié partiellement des
soutiens financiers de la coopération norvégienne, des Pays-Bas, de
Christian Aid (Londres) et de la Coalition canadienne des Églises pour
l'Afrique, auxquels nous adressons ici nos sincères remerciements.
Cependant, selon la formule consacrée, les opinions exprimés ici
n'engagent que leur auteur.