Cette étude est partie de l'hypothèse que le fonctionnement des ONG et
la mise en ouvre de leurs projets et programmes -en particulier les
ONG de développement rural- sont tributaires de leurs mécanismes de
coopération avec leur environnement de soutien. Ainsi, l'objectif
général est d'examiner le mécanisme de coopération des ONG avec leurs
partenaires afin de chercher, dans ce mécanisme, les facteurs qui
influent sur les résultats des ONG et de répondre à la question de
savoir si, telle que pratiquée, cette démarche de coopération est
susceptible d'aider à relever les défis de développement rural. Pour
atteindre cet objectif, l'étude tente de répondre à la question de
savoir si le mécanisme de coopération entre les ONG et leurs
partenaires dans le contexte du Burkina Faso permet de faire face aux
défis du développement rural. L'étude s'appuie sur une situation
réelle : la pratique de la coopération au développement
d'INADES-Formation Burkina qui est une ONG de développement rural.
L'accent est mis sur les relations entre l'INADES Burkina et ses
principaux partenaires que sont l'État, les bailleurs de fond, les
autres ONG et les Organisations Paysannes. Le cadre théorique
d'analyse a été le modèle systémique développé par Crozier et Freiberg
et la méthodologie adoptée a consisté en une approche qualitative
caractérisée par des entretiens, des analyses documentaires et une
étude de cas L'analyse du cas spécifique d'INADES Burkina montre que
la démarche de coopération entre cette ONG et ses partenaires présente
des éléments permettant de relever certains défis du développement
rural à consolider. Cependant cette coopération se révèle à la fois
insuffisante (IF/B -État), asymétrique (IF/B -Bailleurs), informelle
(IF/B - Organisations Paysannes) et déficitaire (IF/B - ONG et Réseaux
d'ONG). L'enquête auprès des structures de tutelle des ONG au Burkina,
l'analyse des initiatives de ces ONG et les résultats de l'étude du
cas d'INADES Burkina ont permis de conclure que même si les ONG de
développement rural jouent un rôle important au niveau national, leur
mécanisme de coopération ne favorise pas des initiatives suffisamment
pertinentes pour faire face aux principaux défis du secteur rural
burkinabè. Des recommandations ont ainsi été formulées qui pourraient
contribuer à pallier ces faiblesses. Celles-ci consistent notamment en
la nécessité pour l'INADES Burkina de renforcer sa coopération avec
l'État, d'équilibrer sa relation avec les bailleurs, de formaliser sa
coopération avec les OP et d'établir une ligne de communication avec
les ONG et réseaux.