Sophie Bava rend hommage aux hommes et aux femmes qui malgré la
distance, les ruptures que provoquent la migration, ont construit une
religion entre plusieurs territoires la seule manière pour eux
d'avancer sans renoncer à ce qu'ils sont. Derrière ces histoires de
vie, il y a celle de deux pays, celle de familles, celle d'une
confrérie, qui s'entremêlent et construisent le religieux en
migration. Cet ouvrage se présente à la manière d'un parcours à
travers l'expérience même d'une construction religieuse contemporaine
« en train de se faire » dans la migration : le mouridisme vécu en
France entre Marseille et Touba. Les migrations transforment le
religieux et en suivre les mouvements permet de rendre compte de la
manière dont il peut faire territoire au-delà des frontières. Il
permet également de rendre compte de l'originalité des constructions
religieuses issues de ces mobilités, comme la circulation des cheikh,
la reterritorialisation des cultes, le déplacement des objets
religieux, la naissance de vocations religieuses les adaptations
religieuses dans les pays d'accueil et leurs effets sur l'organisation
religieuse de la ville sainte et bien d'autres. Voici ce que nous
pouvons observer dans cette recherche sur le mouridisme issue d'une
anthropologie religieuse du mouvement entre l'Afrique de l'ouest et la
Méditerranée. Une anthropologie qui s'attache tout autant aux parcours
des croyants, aux histoires des institutions religieuses, qu'aux
figures et objets de la mobilité religieuse (pélerinages, formation,
migration réseaux religieux, circulation des articles religieux ....)
mais qui questionne également la place du religieux dans les sociétés
traversées