Après une trentaine d'années d'expérience avec les mesures
d'incitation, et d'avantage comparatif, il est opportun de revoir ces
concepts à la lumière des études empiriques et des discussions qu'ils
ont provoquées dans la littérature. L'expérience de l'ajustement
structurel dans les pays en développement a suscité un nouvel intérêt
dans la structure de protection, ainsi que les mesures de la
protection et de l'efficacité. La littérature sur ces indices a deux
racines principales : la théorie de la protection et l'analyse
coût-bénéfice. L'incitation au niveau des prix de l'extrant est
mesurée par le taux de protection nominale (TPN), et au niveau de la
valeur ajoutée par le taux de protection effective (TPE). Le fondement
théorique de ces indices est bien établi, les principales sources
étant Balassa (1965), Balassa et al. (1971), et Corden (1966 et 1971).
Ensuite, Schydlowsky (1967) a argumenté que l'incitation du profit,
plutôt que l'incitation de la valeur ajoutée, est celle qui importe
dans les décisions de l'entreprise. Cette idée a conduit Balassa et
al. (1982) à proposer plusieurs indices d'incitation au niveau du
profit ou du rendement du capital. En même temps, plusieurs
économistes de la Banque d'Israël ont développé le coefficient de coût
en ressources intérieures (CCRI)1 comme un critère d'investissement.
Ce dernier indice a souvent été comparé avec le TPE, à cause de sa
structure similaire au TPE. En dépit d'un débat illuminant dans la
littérature (cf. Balassa et Schydlowsky 1972; Bruno, 1972), il s'est
néanmoins réparti une opinion selon laquelle le CCRI mesure la même
chose que le TPE. Encore récemment, la Banque Mondiale a publié par
son Institut de Développement Économique un article (Helmers, 1988),
qui assure l'égalité entre ces concepts sans, néanmoins, établir les
conditions sur lesquelles repose cette égalité potentielle.