Livrel (ePUB, HTML, Tatouage) 430p.
(Essai)
ISBN: 978-2-37015-662-4
Une riche idée : voilà sans doute ce qu'il faut dire de ce livre. Les
problèmes qui y sont abordés sont certes familiers à tous ceux qui
s'intéressent tant soit peu à la littérature africaine. Qui n'a pas
entendu un intellectuel africain déplorer le manque d'intérêt porté
par les éditeurs français aux auteurs du continent ? Ou des écrivains
africains se plaindre d'être en France confinés dans une sorte de
« ghetto » littéraire ? Les raisons : le nombrilisme français qui fait
que l'intelligentsia de l'hexagone ne se passionne guère pour ce qui
vient de l'extérieur; et la condescendance française envers les
« francophones » du Québec, de Belgique, de Suisse et d'Afrique. Le
résultat : une certaine amertume des « francophones », qui leur fait
considérer avec quelque suspicion la francophonie officielle; et puis
la réaction, logistique en quelque sorte : la création de maisons
d'édition africaines qui veulent donner aux écrivains noirs la place
au soleil qui leur semble trop chichement mesurée en France. Toutes
ces questions ont bien sûr fait l'objet d'articles et de débats : mais
l'ensemble du sujet n'avait pas été traité dans un ouvrage comme
celui-ci, où la parole a été donnée aux protagonistes mêmes de ce
psychodrame littéraire souvent ambigu. La formule retenue - interviews
enregistrées, puis transcrites - a de surcroît l'avantage d'avoir
permis une spontanéité dans le propos qui donne à l'ouvrage une
vivacité à laquelle se prête peu le discours universitaire. Le
dialogue est vif, « parole d'écrivain » contre « parole d'éditeur ».