Le juriste à la formation duquel le professeur de droit pourrait et devrait consacrer une carrière et une vie doit être un acteur de développement intégral de l’homme, un expert qui, pour être amoureux d’un instrument dont il peut se laisser griser et enivrer par l’élixir envoûtant des concepts, des raisonnements et des pirouettes tech-niques, n’en ignore pour autant pas qu’il s’agit d’un instrument puissant qui peut dangereusement être manié pour servir la réaction, justifi er l’immobilisme, légitimer la brutalité des plus forts, couvrir l’asservissement et l’exploitation des plus vulnérables, défendre le mal incrusté, encourager la guerre, absoudre les logiques de mort, mais que la bonne volonté et une éthique intran-sigeante peuvent toujours utilement mettre au service de la paix entre les peuples, de la concorde entre les hommes, de la liberté et des droits des personnes, de la préservation de la justice, de l’organisation de la solidarité, de la consolidation de la fraternité, de la garantie de la dignité, de la protection exigeante de la vie.