En 1935, comme l’ont montré les premiers chapitres de ce volume, le colonialisme tenait 1’Afrique dans son étau. Il semblait que sa domination allait durer éternellement. Elle s’avéra cependant aussi éphémère que toutes les entreprises basées sur la force. En l’espace de quelque quarante-cinq ans, plus de 90 % du territoire africain échappaient au colonialisme, qui ne se maintenait plus qu’au sud du Limpopo. En fait, le colonialisme aura duré dans presque toute l’Afrique un peu moins de cent ans : des années 1880 aux années 1960. Dans l’histoire d’un peuple et d’un continent, c’est là une période très brève. Comment et pourquoi a-t-on pu déraciner le colonialisme, ce qui représente un véritable tour de force ? Ou — pour citer les propos de Margery Perham — pourquoi « une émancipation aussi étonnamment rapide s’est-elle produite jusqu’en 19501 » ? La réponse à ces questions constituera deux des principaux thèmes du prochain volume — le dernier de cette Histoire générale de l’Afrique.