Le système sanitaire béninois tel qu’il se présente aujourd’hui n’offre guère d’heureuses perspectives. La satisfaction des besoins sanitaires constitue un défi majeur et un enjeu politique et social de premier plan. La santé n’a pas de prix, dit-on. Mais l’on oublie qu’elle a un coût, qu’il faut payer pour la garantir. Cet article tente d’analyser les fondements des mutuelles de santé dans un contexte de dynamique sociale au Centre-Bénin. Les mutuelles de santé, en tant que forme d’assurance maladie alternative à but social, requièrent une réponse collective pour gérer les inégalités devant la maladie et faciliter la mutualisation solidaire et communautaire en matière de prévoyance de la santé. Les déclarations de l’Initiative d’Alma-Ata en 1978 et celle de Bamako en 1987 s’inscrivent largement dans cette logique. Dans ce processus de communautarisation des rôles sociaux en matière de financement de la santé, comment la mutuelle de santé, en tant que structure d’entraide sociale, contribue-t-elle à promouvoir la santé communautaire et à induire des réformes que peuvent susciter les questions d’efficacité, d’impact et de gouvernance aussi bien aux niveaux micro, méso que macro du système sanitaire ? À cet effet, une enquête de type socio-anthropologique privilégiant l’approche qualitative a été réalisée dans la commune de Dassa-Zoumé située au Centre-Bénin. Les techniques d’échantillonnage choisies sont celles du choix raisonné et de la boule de neige. Au total, quatre-vingt-dix personnes issues des différents corps sociaux ont été interviewées. La triangulation des informations révèle que plusieurs facteurs concourent à la mutualisation communautaire de la santé et à la protection sociale en milieu rural béninois au Centre-Bénin.
