Parler du bonheur comme nous l'avons fait tout au long de cette
modeste réflexion, c'est avant tout parler de la vie des gens, de leur
existence matérielle certes mais aussi de leurs valeurs, notamment de
leur éthique de vie, de leur spiritualité et de leurs croyances
lesquelles, en général, prédéterminent leurs attitudes et
comportements dans le milieu social au sein duquel ils vivent, et
préemptent en quelque sorte leur bonheur. Car, le bonheur n'est pas
une conquête ponctuelle mais une aptitude permanente à vivre heureux;
un état d'esprit en quelque sorte. C'est l'activation d'une pieuvre
tentaculaire dont les milliers de bras fouilleront le cosmos pour
extraire la pépite qui fera briller les yeux de la personne aimée. Les
plaquettes de ce « bonheur innommable » tombent quand on s'y attend le
moins, d'une gigantesque « roue de la fortune » dont le conducteur,
refugié dans une cage de verre, reste invisible; et il nous suffit
parfois d'opérer quelques bonnes mises sur les carrés « santé »,
« amour », « travail », et « joie de vivre » pour que le « jackpot »
dégringole. Alors, au sein de ces jeunes nations qui sont les nôtres,
on en vient à se poser des questions essentielles voire
existentielles : finalement à quoi sert le pouvoir politique que nous
avons acquit ? À quoi servent nos politiciens ? Enfin, sachant que le
sort ultime du vivant est la « finitude » à en juger par la « chienne
de vie » qui est le lot commun des humains en ce bas monde, quelles
raisons avons-nous de croire en définitive que le maître du temps,
Dieu lui-même, soit plus heureux que nous ?