Comme l'indique le vocable « cosaan » dans le titre de ce livre,
celui-ci relate certaines pratiques rituelles traditionnelles
concernant la maternité humaine. Dès que la conception est constatée,
la femme enceinte est soumise à de rigoureuses prescriptions d'ordre
mystique, alimentaire et hygiénique. Sur le plan mystique, il s'agit
de port d'amulettes sécurisant la gestation contre les sortilèges,
d'éviter les sorties nocturnes, ou à la méridienne, et en solitaire.
Sur le plan alimentaire, il lui était interdit entre autres, la
consommation des fruits de rôniers. Ce rite aurait une vertu
protectrice contre les avortements, fausses couches, etc. Durant la
première huitaine de la phase post-accouchement, l'enfant et sa mère
font objet de soins de sauvegarde rapprochée : claustration dans un
cadre sécurisé par un dispositif censé pouvoir neutraliser toutes
sortes de maléfices, nutrition appropriée pour restaurer la santé de
l'accouchée et activer la sécrétion du lait maternel, suivi
thérapeutique assuré par une matrone de confiance. Dans le cadre des
relevailles du huitième jour, le prénom donné à l'enfant est proclamé,
selon les variantes provinciales, par une de ses tantes paternelles ou
par le griot. Ce prénom est suivi du ka?, le nom de famille paternel.
Par leka?, l'enfant est intégré à un patriclan; dont il hérite de
vertus, d'une devise,et du droit à une terre. Les derniers chapitres
évoquent l'investigation en cas de perte infantile ou néo-natale et le
principe de la réincarnation. En vue de faciliter la lisibilité des
rites, on a procédé, en conclusion de certaines descriptions, au
décryptage du symbolisme des nombres et des objets usuels.