L'histoire racontée par Oumar YOUM, traite de l'univers
mythique négro-africain. Il s'agit en effet de ces femmes qui
connaissent la grossesse mais qui perdent l'enfant aussitôt la
naissance. A l'instar de l'écrivain nigérian Chinna Achébé qui aborde
la question dans "Le Monde s'effondre", Youm pénètre dans ce monde
mystérieux où l'on tente de déjouer le spectre de la mort par
l'attribution d'un nom spécifique, mais combien chargé de sens comme
Yaadikoon, Dufi Yendu, Mheex, Amagor et d'autres. Mais les rets des
méandres, c'est aussi le pathétique itinéraire de Babacar Ndiaye dont
les parents, endeuillés par tant d'enfants morts, finirent par
l'appeler Yaadikoon pour qu'il puisse vivre. Le roman écrit dans une
langue choisie exprime les joies, les espérances, mais surtout sa
recherche de la darne Coumba Ndiaye, qui habite Rufisque et lui donne
la liberté après toutes ces années de torture et d'humiliation. Youm
n'oublie pas la religion ni le pouvoir, en effet le narrateur
descendant du Bourba Jolof Alboury Ndiaye finira par tomber sous
l'emprise du mouridisme et Sérigne Saliou Mbacké.