Au-delà du choix stratégique (survie économique) tactique (volonté de
changement) et névralgique (protection identitaire), l'option du
changement prôné par le SDF (à la proximité géoculturelle avec les
ressortissants du grand Ouest, majoritaires de ce quartier) a
rencontré l'adhésion de ce collège électoral. À l'opposé, mutatis
mutandis, les électeurs du continuum urbain rural (les autochtones)
bien que fragilisés et atrophiés, eux aussi, par les affres de la
crise économique à Mbalmayo, ont opté, dans les urnes, pour le RDPC
(triomphe du lien affectif). Ces deux attitudes électorales, adossées
sur la fibre ethno régionale, sont contrariées par le vote des
ressortissants du Nord (bien que de faible proportion dans le décompte
électoral) qui ont tourné le dos à l'UNDP au profit du RDPC. Le vote
du continuum urbain rural a été déterminant pour la victoire de Paul
Biya à Mbalmayo. La politisation du quartier New-Town à cette époque a
fait germer, dans une perspective de compétition politique locale
pertinente, le paradigme de l'ethnisme et du régionalisme comme
produits de l'activité politique et de l'opinion politique. La
globalisation tend à la mise en place d'un marché mondial unifié. Cet
espace multisectoriel à l'échelle planétaire s'instille, s'insinue et
s'incruste à l'échelle transnationale, nationale et glocale, autrement
dit, une mondialisation des choses locales. La compétition électorale
à Mbalmayo depuis 1992 a fini par circonscrire au quartier New-Town,
une espace glocal agonistique qui, dans une perspective durkheimienne,
débouche sur une conflictualité créatrice d'une société politique
nouvelle, celle des intérêts coalisés et glocalisés.