La vie en société appelle nécessairement une réglementation et une régulation. Il se constitue donc dans tout groupe humain un mécanisme d’encadrement des rapports entre les individus lié à la culture que l’on nomme : droit. C’est dire que le droit est un paramètre indéniable de la culture. On peut aussi affirmer que c’est l’un de ses éléments les plus dynamiques. Car le droit est aussi déterminant pour la culture qu’il en est une manifestation caractéristique. On relève ainsi une interaction qui rend le droit indissociable de la culture… Lorsque l’on pose la thématique de la renaissance africaine, le droit y trouve nécessairement sa place comme révélateur et moteur de culture. De là à avancer le postulat suivant lequel la renaissance africaine suppose l’émergence de systèmes juridiques en phase avec les cultures de l’Afrique, il y a une distance qu’il faut franchir résolument. De fait, le droit étant avant tout un phénomène humain, tout groupe sécrète son propre droit, ses codes de conduite, ses modes de solidarité et cela se vérifie en Afrique. C’est aussi dire que l’Afrique est une entité socioculturelle, bien que marquée par de grandes diversités. Ces diversités culturelles, linguistiques, ethniques et donc juridiques, qui la caractérisent, ne sont pas exclusives de principes communs susceptibles de nourrir les bases de systèmes juridiques endogènes. Ainsi, pris sous l’angle juridique, le contenu programmatique de la renaissance africaine pourrait être défini en tenant compte d’un ensemble de données historiques, sociologiques et économiques. Cela appelle une mobilisation de sources et ressources pluridisciplinaires et un effort de conceptualisation. C’est dans cet objectif que l’article présenté ici pose quelques problématiques et traces des pistes de discussions.