Puisant son existence dans un passé lointain et devant poursuivre son action de contrôle juridictionnel dans un contexte institutionnel et politique rénové, le juge administratif africain parvient-il à garantir aux citoyens la protection du droit contre l’administration ? Par son interprétation constructive de l’acte introductif d’instance du requérant et son travail de rééquilibrage des parties dans la marche du procès, le juge recourt à des modalités d’intervention qui le mettent en mesure de garantir le citoyen contre l’arbitraire administratif. Toutefois, lorsqu’on entreprend d’évaluer les retombées du procès administratif en termes de "vécu quotidien" du requérant, il apparaît que l’œuvre incontestable et significative accomplie à travers la mobilisation des mécanismes contentieux ne permet pas encore de rehausser l’échelle des garanties des citoyens à la mesure des aspirations de nos temps présents. Bien des obstacles réduisent la portée de l’intervention du juge et nécessitent l’amélioration de celle-ci tant dans la recherche de la solution juridictionnelle que dans la construction de la décision.