Toute l'oeuvre de Cheikh Anta Diop milite en faveur de l'unité de l'Afrique Noire, gage d'une véritable indépendance. Partisan d'un État fédéral d'Afrique Noire, l'auteur en pose les fondements dans cet ouvrage publié en 1960 et réédité en 1974. Dès qu'il est affirmé, le principe de l'unité transforme tous les problèmes auxquels l'Afrique s'affronte. À l'inverse de ce que les compromissions de l'empirisme provoquent, par le geste unitaire une voie de développement est indiquée, claire, dynamique, convaincante. Cheikh Anta Diop aborde le problème démographique et celui de l'émancipation de la femme africaine. Un des plus stimulants chapitres, en rapport direct avec la crise actuelle de l'énergie et avec la sécheresse qui sévit en ce moment en Afrique tropicale, concerne les sources d'énergie que le continent noir pourrait exploiter abondamment l'hydraulique ou l'hydroélectrique, le solaire, l'atomique, géothermique, etc. L'industrialisation, la conquête et l'organisation du marché intérieur, les moyens de transport s'insèrent dans la même perspective, de même que la formation des cadres techniques, les fonds d'investissements, la recherche scientifique et les réformes universitaires. Ce texte-programme reste toujours aussi actuel par les solutions qu'il propose ; et aussi admirable par la foi dont il témoigne.