Plus d’un an après l’apparition de la covid-19, l’Afrique est le continent le moins affecté par cette crise pour plusieurs raisons parmi lesquelles l’efficacité de sa pharmacopée et son système de santé formé au gré de l’expérience à la gestion des épidémies de tout genre. La pandémie actuelle est moins une crise sanitaire qu’une crise économique et financière qui laisse entrevoir la colonialité politico-économique sous laquelle ploie le continent africain. La crise de la covid-19 a un effet révélateur et décolonial. Elle révèle d ’une part la f ragilité des économies africaines face aux chocs exogènes et les limites des politiques néolibérales incapables de fournir des solutions adéquates devant des problèmes sociaux d’envergure mondiale et d’autre part, l’affirmation de l’efficacité non-reconnue des savoirs endogènes et la résurgence des discours panafricanistes et souverainistes. Pour les pays africains, cette crise pourrait servir de ressort pour se réinventer afin d’envisager leur émancipation politico-économique à partir des forces endogènes et de la mutualisation, au niveau régional et continental, de ces mêmes forces. La valorisation des ressources locales, longtemps négligées et méprisées, est une condition importante pour ré-initier la reconquête de la souveraineté politico-économique et symbolique des pays africains.